Ce week-end c’était Halloween & la Toussaint ! Et aujourd’hui, 2 novembre, c’est le jour des défunts. Ces trois jours ont très souvent été confondus, pourtant, Halloween, la Toussaint et le jour des défunts sont bel et bien différents.
Rapide point sur Halloween
Dans les pays anglo-saxons, c’est à Halloween que les esprits des morts et les forces surnaturelles sortent une dernière fois avant l’hiver. On allumait de grands feux qui étaient censés les combattre, ou les exorciser.
La nuit de Halloween est très propice à la divination selon les croyances d’Outre-Manche et d’Outre-Atlantique.
Voici la coutume que je préfère :
En Angleterre, les jeunes filles avaient pour coutume de consulter un chou pour en savoir plus sur leur futur mari : le premier chou qu’elles voyaient dans le potager représentait en effet leur futur mari. Elles savaient alors s’il sera fin ou gros,beau ou laid, bossu ou « bien fait »…
Hé oui ! En plus de faire naître les bébés, les choux nous informent sur notre futur mari !
Aux Etats-Unis, les jeunes filles regardaient la surface d’une source d’eau en espérant voir l’image de leur futur mari.
Pour en savoir plus sur Halloween, je vous invite à découvrir les deux articles suivants : les origines d’Halloween, et les traditions d’Halloween.
Rapide point sur la Toussaint
La date de la Toussaint est fixée au 1er novembre depuis l’an 800. Lors de la Toussaint, nous célébrons tous les Saints. Au Luxembourg, en Allemagne et en France, le 1er Novembre est un jour férié. Ce jour-là, la plupart des Européens se consacrent à la visite des tombes de leurs proches qu’ils décorent de chrysanthèmes. Ce rituel a d’ailleurs engendré la confusion entre le jour des défunts et la Toussaint.
Au Mexique, le 1er novembre est également le jour de la Toussaint, Dia de Todos los Santos. C’est une fête chrétienne durant laquelle tous les Saints ainsi que les enfants des défunts sont célébrés.
Le jour des Morts, lui, n’est pas considéré comme une fête chrétienne par l’Eglise catholique au Mexique.
En France, on dit que celui qui sort le soir de la Toussaint risque de ne plus pouvoir mettre un pied devant l’autre sans marcher sur les morts, tant leurs rangs sont pressés.
Anecdotes et superstitions en France
On dit que pendant la nuit de la Toussaint, le monde des vivant communique avec celui des morts…
En Bretagne, on raconte que la veille du jour des Morts, « il y a plus d’âmes dans chaque maison que de grains de sable dans la mer et sur le rivage ».
Dans les Vosges, il paraîtrait qu’une boule de feu roule toute seule dans la nuit de la Toussaint. Ce serait une âme réclamant des prières… Malheur au passant qui la croiserait mais qui ne comprendrait pas sont muet langage ! Il serait destiné à de bien grandes souffrances ainsi qu’à une peur bleue s’il ne priait pas pour elle lors de sa rencontre.
En Franche-Comté, on dit que l’on entendait les cris des chiens et les galops des chevaux, ainsi que le cor du chasseur maudit qui seraient condamnés à errer sans fin dans les airs.
En Bretagne, en Normandie et en Lauraguais, lorsque le char funèbre parcourait les rues, on pouvait entendre la voix des trépassés de l’année en cours. On raconte que quiconque verrait cette apparition succomberait sur le champs.
La nuit de la Toussaint, il était de coutume de sonner la cloche pour les âmes en peine. Lors de la veille des Morts, on soupait en parlant des défunts, on buvait à leur santé, on priait pour eux. Il était d’usage de les satisfaire. On leur laissait d’ailleurs les restes du repas pour qu’ils se restaurent (lait caillé et crêpes en Bretagne), et l’on plaçait un vase d’eau à l’entrée pour qu’ils boivent (en Corse). On pouvait aussi allumer une bougie afin qu’ils se réchauffent.
Les Bretons utilisaient d’ailleurs une bûche appelée kef ann anaon – bûche des défunts – pour entretenir le feu.
Dans les Vosges, on laissait les lits découvert et on ouvrait les fenêtres, afin que les défunts puissent entrer pour se reposer dans la maison qui leur était chère autrefois. Des coutumes comparables se retrouvaient un peu partout en Europe. Les italiens ne se couchaient pas dans leurs lits : ils les laissaient défaits pour laisser la place aux âmes de leurs parents.
On dit que le jour de la Toussaint, mieux vaut éviter de partir en voyage. Il est également déconseillé de faire sa lessive le jour de la Toussaint, voire même pendant tout le mois de novembre (cela étant considéré comme le fait de nettoyer son propre linceul). Faire le ménage et balayer risquerait de blesser les âmes.
Enfin voici l’histoire que je préfère…
Durant une nuit de Toussaint, sur le littoral Normand, une tempête s’était élevée en mer. Un bateau s’avançait vers la jetée très rapidement, trop rapidement. On raconte que ses voiles étaient déchirées, ses agrès brisés et son mât chancelant… Ce bateau ressemblait très fortement à un de ceux qui avait coulé des années plus tôt ! Les témoins de ce spectacle mirent tout en oeuvre pour amarrer le bateau. Un léger brouillard flottait sur les flots… Tout devint calme et tranquille… Les spectateurs devinrent peu à peu plongé dans une brume épaisse et froide… Ils s’approchaient de la jetée afin d’y voir plus clair malgré le brouillard, quand soudain, ils réalisèrent que… Le navire et l’équipage avaient disparu !
Selon certains théologiens, le jours des Morts serait apparu en Irlande, et aurait ensuite gagné l’Italie (vers 835), puis l’Empire franc (au IXème siècle). Ce jour fût très rapidement mal vu, étant donné que l’Eglise trouvait une ressemblance très frappante entre cette fête et d’autres cultes des ancêtres païens.
En Outre-Manche, on faisait des soul-cakes (les gâteaux des âmes) : petits pains ronds confectionné le jour des morts, vendu en guise de porte-bonheur.
On dit que les enfants nés la nuit ou le jour des morts aura des dons surnaturels…
Anecdotes et superstitions à l’étranger
Au Mexique, le 2 novembre est le jour des défunts : Dia de Muertos. Les mexicains vont dans les cimetières déposer des offrandes de nourritures, de friandises, d’alcool, de musique etc… sur les tombes des défunts qu’ils veulent honorer. Cette usage n’est cependant pas répandu dans tout le Pays et cette fête, comme nous l’avons lu plus haut, n’est pas considérée par l’Eglise catholique et par les mexicains comme chrétienne.
Selon la tradition anglo-saxonne, les silhouettes des défunts entraient dans les Eglises la nuit de la Toussaint, lors des douze coups de minuit.
En Ecosse, on dit que l’on peut conjurer le destin en se mettant sous un porche le soir du jour des morts et en jetant à chaque silhouette un de ses vêtements.
En Irlande, les habitants mettaient à disposition des sièges et de la lumière aux défunts.
En Estonie, on leur laissait un gâteau.
En Autriche, on laissait la chandelle des âmes allumée car sa graisse permettait de soulager les brûlures des âmes au purgatoire.
En Angleterre, saigner le jour de la Toussaint porte malheur.
En Ecosse, celui qui entends des pas derrière lui ne doit pas se retourner sous peine de succomber : c’est la mort qui le suit.
Autrefois…
Les Grecs fêtaient leurs morts au printemps, exactement le troisième jour des Antesthéries.
Les Romains fêtaient leurs morts lors des parentales, qui se déroulaient du 13 au 20 février.
Les anciens Germains les célébraient dans le cycle de Youl (qui correspond au jour de Noël aujourd’hui).
Les anciens Slaves les célébraient le samedi qui précédait la Pentecôte.
Les Celtes les célébraient la nuit du 1er novembre (qui correspondait au premier jour de l’année).
Sorcellerie
Les Sorciers aiment la Toussaint : c’est d’ailleurs un de leurs jours favoris pour faire leurs maléfices ! Pourquoi ? Parce que l’on dit que l’Ange Gabriel soulèverait le pied sous lequel est retenu un démon captif, et ce durant douze heures, afin de le laisser momentanément le pouvoir de les faire souffrir.
Satan terrassé par St Archange Gabriel – Guido Reni
Source : Le livre des superstitions de Eloïze Mozzani
Céline